3.
La terre peut trembler et le Vésuve vomir des torrents de lave enflammée. Augusto Antonio Viola le sait. Architecte, designer, professeur à La Sorbonne, il partage sa vie entre Paris et Torre Annunziata, où il est né. Ici, il peaufine son dernier projet : créer des résidences d’artistes sur un flanc du Vésuve. Créer au dessous du volcan ? Pourquoi pas ? Ses flancs sont littéralement grignotés par l’urbanisation galopante de la région. Le tissu urbain y est si dense que les communes qui se sont développées alentours semblent ne former qu’une immense ville grouillante encerclant le volcan. Les voies d’évacuation sont devenues périmées, bloquées par des constructions illégales. Quelques riverains se sont récemment plaints au Tribunal Européen des Droits de l’Homme. Ils lui demandent protection. Pas évident de vivre sur un volcan !
La terre peut trembler et le Vésuve vomir des torrents de lave enflammée. Augusto Antonio Viola le sait. Architecte, designer, professeur à La Sorbonne, il partage sa vie entre Paris et Torre Annunziata, où il est né. Ici, il peaufine son dernier projet : créer des résidences d’artistes sur un flanc du Vésuve. Créer au dessous du volcan ? Pourquoi pas ? Ses flancs sont littéralement grignotés par l’urbanisation galopante de la région. Le tissu urbain y est si dense que les communes qui se sont développées alentours semblent ne former qu’une immense ville grouillante encerclant le volcan. Les voies d’évacuation sont devenues périmées, bloquées par des constructions illégales. Quelques riverains se sont récemment plaints au Tribunal Européen des Droits de l’Homme. Ils lui demandent protection. Pas évident de vivre sur un volcan !
Et pourtant, Mitzi di Salvo,
n’a jamais vécu ailleurs que sur le cratère dont sa famille est propriétaire et
depuis plus de cent ans, La Solfatara. Sa belle maison rouge Pompéi, est sur un
sol qui bouge, qui monte et descend en mouvements bradysismiques. Elle
se veut rassurante, et me dit qu’aucun volcan au monde n’est autant surveillé,
des satellites mesurent quotidiennement son comportement. Le cratère est
un énorme désert blanc et plat. Entouré de fumerolles et de bulles de boue en
ébullition. Rien à voir avec l’image classique d’un volcan. L’odeur est âcre,
du soufre. Partout on la respire, elle devient presque agréable. Thérapeutique.
La Solfatara, implacable dans son souffle, chaud et humide. Un endroit magique.
Mystérieux et inquiétant à la fois " la région la plus merveilleuse du
monde sous le ciel le plus pur et le sol plus traître " écrivait
Goethe dans Voyages en Italie. Sous nos pieds, du magma bouillonnant. Ici, la
terre se soulève de quelques centimètres par mois. Bienvenue dans l’antichambre
de l’Enfer.
C’est à dire, si le réveil du Vésuve est
une certitude aux yeux des scientifiques dont l’éruption attendue devrait
dégager une énergie colossale, détruisant tout sur son passage en quelques
secondes, La Solfatara, le
« petit volcan « acheté par l’arrière grand père de Mizi Di Salvo, que,
semble-t-il, a un regain d’activité depuis peu, n’est que la pointe de
l’iceberg. Elle cache un super-volcan de plus d’une centaine de kilomètres
carrés.
Toute fuite est impossible, sinon
dans la mort.
Tel est le charme de Naples. Elle offre l'excitation d'imprévisibilité.
Alors, les vulcanologues veillent et les Napolitains s’en
remettent à leur protecteur : San Gennaro, le grand saint de Naples !
Martyr décapité sur la soufrière au IVe siècle. Chaque année, au mois de Mai, sa statue est
portée en procession autour du cratère. N’a-t-il pas déjà sauvé Naples
plusieurs fois ?
La Solfatara? Un grand autel païen.