jeudi 18 mars 2010
SIDDHARTA
©MariaDeMorais
Si on part du principe qu’il y a des soirées où il faut être et d’autres pas, ce soir c’en était une. C’était la soirée de la semaine. La première de SIDDHARTA à l’Opéra de la Bastille. Tout Paris y était comme on dit. Et pour cause. Revisiter le roman de Herman Hesse, avec une chorégraphie contemporaine, n’est pas une mince affaire. Penser le corps, transformer la quête spirituelle, ce désespoir d’un monde parfait et qui reste actuelle point de doute, en ballet qui plus est dans l'imaginaire du chorégraphe un rock 'n' roll féerique, c’est moins évident. Angelin Prejocaj l’a fait. L’a –t-l réussi ?
Le chorégraphe n’a pas besoin de faire ses preuves. SIDDHARTA , ici avec les danseurs de l’Opera de Paris, est comme on aime. La danse ramenée à l’essentiel. Sacrée et magique. Et s’il y avait une critique je dirais que les danseurs, peut-être auraient besoin d’un meilleure synchronisation.
Si j’ai aimé la scénographie de Claude Lévêque, artiste plasticien qui a représenté la France à la dernière Biennale de Venise, je suis bien moins certaine de la réussite musicale de Bruno Montovani. SIDDHARTA, traverse les épreuves dans un univers onirique extrêmement bien conçu crées par le plasticien. En différents tableaux, Claude Lévêque a pris une liberté et s’est carrément éloigné du sujet, ce qui est plutôt à son avantage.
C’est la musique qui me laisse sceptique. Bruno Montovani, sans tomber dans le pittoresque, a joué sur la répétition. Et vive les moments de désespoir et bouillonnement d’énergie. Par moments, on a envie que ça avance pour respirer, mais non. Place à la difficulté, au Moi qui nous plombe. J’ai remarqué ne pas être la seule à vouloir entendre davantage la guitare électrique. Elle nous surprend et on aime ça. Mais très vite elle s'éssoufle.
Certes il y a désordre, pulsion et brutalité.
Mais n’a pas SIDDHARTA atteint le Nirvana ? Ne devrions nous pas, en fin de spectacle, l’atteindre avec lui ?